Charlotte Perriand est une célèbre designer du XXᵉ siècle. Elle a su se démarquer dans les années 60-70 grâce à ses belles et modernes créations. Les huit dessins et modèles et aussi les trois brevets qu’elle a déposés auprès de l’INPI entre 1928 et 1987 témoignent de l’étendue de son œuvre et du nouvel art de vivre qu’elle a développé.
De plus, elle a collaboré étroitement avec d’autres designers de renom comme Le Corbusier et Pierre Jeanneret pour apporter de grandes innovations dans le monde du design.
L’atelier de Saint-Sulpice et le Bar sous le toit, 1927
La perspective du Bar et de la salle à manger de la place Saint-Sulpice datant de 1927 constitue l’une des œuvres remarquables de Charlotte Perriand. Ce bar démontre le monde moderne en plein essor au mitan des années 20. Il peut être considéré comme le manifeste d’une nouvelle façon d’habiter le monde.
En fait, Charlotte Perriand a voulu dépolluer littéralement le XIXᵉ siècle de ses vieilleries et de ses stigmates en créant un intérieur de manière différente. Elle a laissé de côté les cloisons, au profit d’éléments mécanistes à base de tubulures d’acier, sans bois ni tapisserie.
Elle misait aussi sur un espace non encombré par des objets inutiles pour marquer le retour à l’essentialité et pour créer une nouvelle circulation des êtres, de l’œil et des sons.
Le dessin de l’enfant transformé en un véritable tableau, 1940
Lors de son voyage au Japon au début des années 40, Charlotte Perriand a sélectionné un simple dessin d’enfant qui affiche 5 personnages qui tiennent un immense sabre. Elle a décidé de le transformer en un véritable tableau, notamment à une tapisserie grand format d’une largeur de 2,40 m, en le faisant reproduire par Saburo Hasegawa.
En effet, Charlotte Perriand a tendance à se saisir d’un objet anonyme, jugé à première vue naïf et sans intérêt immédiat, pour l’ériger au rang d’œuvre d’art. Elle considère ce dessin comme une manière de retrouver et de célébrer l’énergie primale, libre et inaliénable de l’enfance.
Le croquis de la maison de thé, 1993
Le croquis de la maison de thé datant de 1993 compte aussi parmi les grandes œuvres de Charlotte Perriand. Celui-ci affiche ses sentiments à 90 ans. En fait, c’est à cette époque qu’elle a perdu son mari, Jacques Martin. Donc, elle a dû se sentir seule.
Puis, elle évoquait également à travers cette œuvre un être en paix après tant d’années de fureur de vivre. Il est vrai qu’elle a connu une vie d’accomplissement et de réalisation, mais elle a aussi fait des fausses pistes, des faux départs et des batailles.